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Teinture homemade d’un tissu bazin… avec des végétaux du quotidien !

Vous êtes tout sauf une personne qui apprécie les loisirs créatifs ? Passez votre chemin, car la magie autour de cet article risque de vous échapper… Mais si c’est le contraire, découvrez l’art de la « teinture au naturel » sur du tissu, via le fruit de six expérimentations que j’ai réalisé en début d’année !

Le but ? Évaluer l’efficacité de la coloration du bazin, un tissu en coton blanc à la base, à partir (1) de pelures d’oignons rouges, (2) de pelures d’oignons jaunes, (3) de poudre de curcuma, (4) de peaux et de noyaux d’avocats, (5) du bain issue d’une préparation aux haricots noirs macérés, ainsi que (6) d’une infusion aux fleurs d’hibiscus. J’ai enfin pris le temps de synthétiser les résultats de ces 6 tests. Je vous raconte !

La teinture végétale, pourquoi ?

Le recours à la teinture végétale est une forme de retour aux sources ! Il s’agit de redécouvrir des techniques ancestrales naturelles qui ont été massivement remplacées par des alternatives chimiques qui simplifient nos vies, mais parfois au détriment de notre santé ou des artisans qui la pratiquent.

C’est une science qui peut-être vu comme un loisir pour s’évader. Cependant, comme en cuisine, il vous faudra faire preuve d’organisation et précision dans sa pratique pour vous rapprocher du résultat souhaité. « Rapprocher » ? Oui, parce que ce qui ajoute du charme à tout ça, c’est que chaque échantillon réalisé offre des nuances uniques avec de légères différences de teintes selon les quantités, les ingrédients, et les matériaux utilisés, ou encore selon le temps de pause respecté !

Rien de mieux qu’une vidéo pour comprendre le process…

Voici l’exemple de la teinture aux pelures d’oignons rouges qui est mon résultat coup de coeur ! En bonus, vous avez en fin de vidéo les créations sympas que j’ai pu réaliser avec les échantillons teints qui ont donné des couleurs pastel douces qui se prêtent bien aux tenues estivales.

Pour résumer…

Je me suis aidée du livre Teintures végétales d’Aurélia Wolff, une experte en la matière qui m’a permis de m’appliquer dans cette expérimentation. Si vous aussi vous souhaitez vous y mettre, voici quelques recommandations de base des étapes à respecter que j’ai retenu de cette lecture.

  • Collecter des ressources végétales fraîches ou séchées aux vertus colorantes.

  • Laver le tissu que l’on souhaite teindre. Le séchage n’est pas obligatoire pour passer à l’étape suivante.

  • Réaliser le mordançage qui consiste à mettre le tissu en condition afin de lui permettre de retenir la coloration souhaitée. Personnellement, j’ai opté pour un trempage dans du lait de soja pendant minimum 12 heures. Mais, il est plus couramment recommandé de faire ce trempage avec une dose d’alun qui varie selon le poids du tissu à colorer.

  • Préparer le bain de teinture avec les végétaux de votre choix. D’abord, porter à ébullition afin de laisser mijoter 15 minutes à 1 heure. Puis, filtrer les végétaux qui s’y trouvent. Ensuite, mouiller le textile mordancé avant de l’introduire dans le bain allongé d’eau si nécessaire. Porter à nouveau à ébullition, en remuant régulièrement durant 15 minutes à 1 heure pour une teinture homogène. Et enfin, laisser refroidir.

  • Essorer, rincer, et sécher le tissu à l’air libre.

  • Laver à nouveau le tissu et le repasser pour apprécier le résultat.

À noter qu’au niveau des matériaux, il est recommandé de privilégier l’usage de grands récipients en inox, céramique, ou en plastique, et d’éviter le fer, la fonte et le cuivre. Cela, pour éviter les influences chimiques avec les colorants.

Par ailleurs, pour ceux qui veulent des précisions sur les quantités de végétaux utilisés pour le test, j’avoue avoir agi au feeling selon la taille des tissus nécessaires pour les créations finales que je projetais de faire.

  • Restes de 2 kg d’oignons jaunes pour réaliser une robe portefeuille : obtention d’une couleur orange pastel

  • Restes de 2kg d’oignons rouges pour réaliser un pantalon ample : obtention d’une couleur rose saumon

  • Restes de 7 avocats pour réaliser un crop top : obtention d’une couleur rose pastel claire

  • Dose approximative de poudre de curcuma pour réaliser un crop top : obtention d’une couleur jaune clair

  • Infusion de 100g de fleurs d’hibiscus pour réaliser un crop top : obtention d’une couleur taupe clair

  • Bain d’eau de 500g d’haricots noirs (une 1ère version issue du trempage à froid avant la cuisson – une 2e version issue du trempage après la cuisson) pour réaliser un crop top et une jupe bohème : obtention de deux nuances de gris clair

Est-ce que cela en vaut la peine ?

Ci-dessous un visuel qui met en évidence le résultat des différents dégradés des couleurs obtenues pour vous laisser juger par vous-même. Pour information, la luminosité de la photo altère légèrement le rendu réel des couleurs.

Au final, si on est un grand consommateur des végétaux qu’on utilise ensuite pour la teinture, je trouve que c’est une manière ludique de recycler ses déchets. C’est aussi une bonne alternative pour occuper son temps libre à la maison hors des écrans, esquiver poliment ceux qui gaspillent notre énergie avec des commérages pour autre chose de relaxant à faire, réaliser des activités pratiques avec ses enfants ou neveux, et pour éveiller ces derniers aux divers usages des végétaux !

Soulignons tout de même que d’un point de vue pratique, l’efficacité des teintures végétales dans la durée fait débat pour certains. C’est pour cela qu’il est essentiel de choisir des végétaux avec des réelles vertus colorantes ! Quant à moi, l’expérimentation est encore trop récente pour avoir une visibilité sur la tenue des couleurs dans le temps des différents végétaux que j’ai utilisé. Donc, rendez-vous dans un an ou deux. Après avoir réalisé plusieurs lavages de mes vêtements teints, j’aurai plus de recul pour me prononcer.

C’est tout pour moi !

Cordialement vôtre,

Sali.

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